Illustration bannière: Arthur de Pins.

dimanche 12 février 2012

Je vais prendre ta douleur.

Titre honteusement emprunté à une chanteuse brillante. Pas comme moi: je suis devenue terne. Je n'existe plus. A me redécouvrir, je me rends compte que je n'existais plus. Plus d'envies à moi, plus d'univers à moi, plus de moi, tout simplement.

Alors....
Je vais faire crever cette douleur à coup de bonheur. Je vais lui en mettre plein la tête, mais alors, je vais m'acharner... On verra bien qui est la plus forte de nous deux. Je parie sur moi.

Je vais la faire disparaître en me donnant la force de pardonner à celui qui n'a pas de courage, parce que j'en ai, moi. Celui à qui je pardonne son manque d'humanité, son manque de courage, son manque de dignité. Je pardonne, et je le laisse sur le bord de la route. Dans son sac à dos, il y a plein de choses: des regrets, de la souffrance, du malheur, que des choses lourdes à porter.
Dans le mien, j'ai mis de la légèreté, de l'envie de nouveau, des sourires gratuits: j'ai eu du mal à le soulever, mais maintenant il pèse sûrement plus léger que le sien.

Je vais la faire crever en me créant des liens. J'ai toujours tout donné à l'amour, jamais rien à l'amitié. J'ai une amie, une seule "vraie" amie, qui sait quand je me cache, quand je fais la maligne, mais qui vit si loin. Pas facile quand vous avez besoin que quelqu'un vous prenne dans ses bras... Je veux créer des choses avec des gens qui donnent parfois, sans rien demander, sans m'oublier, sans concessions, sans rancoeur. L'amitié permet ça.

Cette douleur, je vais la faire crever à écouter, ré-écouter encore et encore les chansons devenues berceuses qui me suivent depuis tant d'années, et m'apaisent, me font rêver et espérer toujours autant. 18 ans, je viens de compter. Donc OK, en plus de tout ça, je suis vieille. Voilà voilà....
Fantastique voyage en arrière, dans le futur et dans mon âme: Dummy, de Portishead.

Je vais prendre moi-même ma douleur, petit bout par petit bout, jour après jour, en laisser un peu là, un peu ici. Je ne sais pas comment formuler qu'elle est palpable, que si vous me rencontrez dans la rue, vous la verrez autour de moi, elle m'auréole.
Elle m'a auréolé avec rage, avec colère, avec violence. Elle change de couleur, devient pacifique, presque comme un animal que j'aurais apprivoisé. On a appris à se connaître, elle et moi. Et elle sait très bien qu'elle va devoir s'en aller, je l'y prépare. Peut-être même je serais nostalgique quand elle devra me partir. Mais cette fois-ci, j'aurais choisi.



Vous, je ne sais pas, mais moi, j'ai l'impression qu'elle souffre, sur cette photo.

6 commentaires:

Wxug a dit…

C'est le début de la fin du malheur ça, et surtout le début d'une nouvelle aventure, (très) souvent fantastique. ;-)

Comme toi, après ma séparation, je me suis aperçu que je n'avais qu'un ami, loin aussi (mais quel ami !). Et les amis sont vraiment le socle, une sorte de base, les garants quelque part. Ceux qui seront là pour nous. Le mien m'a bien aidé en m'offrant une nouvelle passion...

La photographie. :-)

Depuis j'oeuvre à en rencontrer d'autres, avec plus ou moins de bonheur. :-)

Je trouve que tu as plus de force que tu ne le penses : parmi tout ça, tu offres le pardon pour avancer. C'est une belle chose, qui nécessite une certaine force d'âme.

Courage, bientôt une nouvelle ère pour toi. :-)

Anonyme a dit…

Coucou,

Tu sais cela fait des mois et des mois que je viens lire sur ton blog...

Et j ai été surprise, et surtout très touchée par tes derniers articles, je suis également choquée par le comportement de ton ex...

Rompre c est une chose, mais faire ce qu´il a fait je trouve cela misérable...

Je suis un peu dans le même cas en ce moment et je suis au bout du rouleau...

Ma rupture ne s´est pas passée comme la tienne, mais sort aussi des sentiers battus et je me la serai bien épargnée...

C´est là où on rêve de s´être fait quitter pour des raisons habituelles...

Le poourquoi du comment, le comment se déroule la rupture en elle même est décisive pour nous, de comment on va pouvoir rebondire par rapport á cela...

Ce que je retiens de ton histoire à toi, c ´est que ton ex est un sale égoiste, car il n´a rien fait pour que tu puisse te sortir de cette situation... il s´en va comme cela, du jour au lendemain et s´en fiche de comment tu peux te sentir, mais lui il est tranquille, il a ce qu´il veut en choisissant la solution facile pour lui...

Mon ex aussi à fait cela, bien que nos histoires ne sont en soi pas comparables... moi, en creusant, je sais pourquoi il est parti, même si c´est pas une raison pour rompre... et il y a d´autre protagonistes qui ont largement pourri la situation...

Je t´admire de rebondir ainsi et de vouloir pardonner... moi, j´y arrive pas...

En tout cas, je suis de tout coeur avec toi...

Ton ex pour s´être barré comme cela, du jour au lendemain, sans explication, c´est un pauvre type... lui, va rester toujours dans une vie nulle, car il est pas de taille à vivre une vie belle, bien remplie... il a prouvé qu´il n´a pas la capacité de vivre ces choses là en rompant comme il l´a fait avec toi...

Voilà, pardon pour le roman, je sais que mon intervention ne peut pas vraiment t´aider, je suis dans ce cas aussi et rien ne peut me consoler, mais, je voulais juste te dire que j´admire vraiment ta force... bon courage.

Bavardages et Medisances a dit…

@ Wxug: c'est le début que quelque chose, c'est sûr, car je commence à relever la tête (bon, même si c'est pas facile tous les jours, tous les soirs, tout le temps quoi! :-) ) .
Je me force à faire et à découvrir de nouvelles choses, des choses "à moi".

@ Anonyme: tu ne m'as pas laissé ton prénom... je crois qu'en pardonnant, je me donne la force de pouvoir passer à autre chose. Sinon, j'allais tellement mal que la rancoeur et l'incompréhension m'auraient rongé, je me serais laissé submerger, je me connais... Je ne vais pas forcément mieux, je n'ai pas ris depuis... pffff..... mais je préfère laisser tout ça derrière et m'offrir de jolies choses, que de ressasser l'incompréhensible.
Comme tu le dis, c'est un être misérable, et me détruire pour ça serait d'autant plus misérable.
Relèves donc la tête, tu le mérites.

Anonyme a dit…

oui, je sais... mais j´ai beau me dire que c´est un mal pour un bien, avoir vraiment trouvé des choses positives à la rupture, il y a des choses tout simplements qui sont inacceptables...

Je m´appelle Elisabeth... pardon, c´étais la première fois que je postais un commentaire sur un blog...

c´est sûr qu´on n a pas le choix que de faire ce que tu as ´decidé de faire.. mais perso, je suis pas encore prête...

mais je suis heureuse que toi, tu le sois...

de mon côté je dois me remmettre de la rupture en elle même mais d´autres choses et je suis justement submergée...

bref, j´ai pas encore à l heure d aujourd hui trouvé un solution, ne serait ce qu une chose à laquelle pouvoir m accrocher...

en tout cas, encore une fois, je te dis bravo...

je ne doute pas que tu vas t en sortir, tu fais tout pour...

Anna a dit…

C'est clair que son sourire a l'air tellement faux...
(pour répondre à ta dernière question quoi)

MRM a dit…

J'arrive toujours après la bataille ... mais ton post est exactement mon état d'esprit.
Lâcher prise pour avancer.
Laisser les boulets sur le bord de la route.
Je sous-traite la gestion de la douleur pour enfin apprécier mes petits bonheur.