Illustration bannière: Arthur de Pins.

jeudi 24 janvier 2013

La dépression.

Je crois qu'il faut mettre des mots sur les choses, et que c'est ça qui aide à avancer.

 Je n'ai envie de rien, je suis posée là et j'attends, je n'ai plus faim, je ne souris plus. Je sais ce que j'ai.
Je ne sais juste pas comment faire face.

 Je me suis cachée derrière quelqu'un pour ne pas avoir à m'aimer, pour m'oublier, en attendant qu'on m'aime.
J'ai pris cette histoire au début comme un pansement, puis j'y ai cru de toutes mes forces. J'ai été parfaite, si si, jusqu'au bout. Compréhensive, à l'écoute, disponible, généreuse. J'ai donné tant de choses que la liste serait cruelle à rédiger. Je n'ai pas compté, j'ai accepté, pardonné, tué mon égo et étouffé ma possessivité, j'ai souffert les questions sans réponses, les nuits sans dormir, les angoisses de ne pas être à la hauteur. Mais j'ai tout tu, pour qu'en face, l'autre se sente bien.

 Je me suis mentie, à l'évidence.
On ne sacrifie pas ce qu'on est pour que l'autre aille bien.
Alors j'ai voulu comprendre. J'aime comprendre ce que je vis, et donner un sens à ce qu'il m'arrive. J'ai questionné, j'ai insisté, j'ai tenu bon. Je savais qu'il fallait.

Il aura suffit de quelques mots vils et incohérents ( "erreur" / "ex" / "liberté") pour que mon esprit tout entier vrille et devienne noir.
J'ai peur d'être folle.
J'ai donné à un inconnu, construit de faux semblants et de silence.

J'ai été utilisé.
J'ai été la chose jolie, douce et confortable qui sert à tenir chaud, pendant que l'autre remet sa précédente séparation en question.
J'ai été le cataplasme. Je ne suis pas ça. Je ne tolère pas, je ne tolérerais jamais les faux semblants, les mensonges, le manque de respect.
 L'honnêteté est un cadeau précieux à offrir, et elle protège de la souffrance.

 Il me reste l'envie obsessionnelle de faire mal à hauteur de ce qu'on me fait souffrir, l'idée saugrenue que la vengeance saura me soulager, la rage sourde qui monte au creux du ventre et que rien ne peut calmer, le besoin de briser là où on m'a cassé.

 Je réalise que je m'épuise pour les autres, que je me décompose à essayer de rendre les gens biens, que je ne garde rien pour moi, que je me rends furieusement dépendante de l'amour qu'on peut bien me porter.
 Et en même temps, ça fait partie de ce que je suis. Entière, emportée, sanguine.

 Je ne sais pas comment changer.

 C'est joyeux, ici, dis donc.

6 commentaires:

Isa tout simplement ... a dit…

Etant moi même en pleine séparation de mon compagnon de 15 ans , je trouve ta confession très courageuse ( ça reste de mon côté sur mon blog, totalement transparent ) ... et oui , on donne , on donne et c'est une fois que l'on est dans l'adversité qu'on se rend compte qu'on a donné à un inconnu ...
Reprends ta liberté ( l’entière liberté , l'affective ) , c'est le 1er pas pour aller mieux..

JULIE ♥ ADORE a dit…

j'ai été comme toi, et puis je me suis dit : si tu veux, tu peux!
et j'ai pu! :)

Magalie Dannely a dit…

C'est très courageux de le dire et de l'écrire surtout! Je pense que la prise de conscience est douloureuse mais indique que nous sommes sur le bon chemin...

Anna a dit…

Tu es ce qu'on appelle chez certains thérapeutes, un t-shirt à message. Tu es persuadée de ne pas mériter d'être aimée, que quoi qu'il arrive, l'autre, quel qu'il soit, partira un jour puisque tu es finalement persuadée que tu ne mérites pas l'amour et que tu es une personne qu'on abandonne, toutjours.
Alors, comme si tu voulais être honnête avec les autres, tu graves tout ça sur un t-shirt, histoire que tout le monde le voit, tout le monde le sache. Enfin, soyons clair, tout le monde = les hommes susceptibles d'entrer dans ta vie.
Du coup, tu reproduis à chacune de tes relations le même schéma. Le même connard qui s'en va un jour, sans n'avoir rien donné, t'ayant tout pris, toi, toute entière. Et ils te laissent là, sur la carreau, vide, morte.
Et puis tu es triste. Mais tu te souviens de ce t-shirt et tu t'en remets une couche, comme si tu ne souffrais pas déjà assez : c'est normal qu'ils partent, je suis trop comme ceci, pas assez comme cela. Et tu t'auto-flagelle, tu tournes en rond, tu déprimes, rien ne change.
Ma puce, j'ai dépensé un fric fou pour comprendre ça, pour analyser mon propre tshirt et apprendre à l'enlever, à porter autre chose. Ce fric, je l'ai donné à un psy. Très honnêtement, dis comme ça, c'est brut, c'est moche, c'est triste. Et pourtant, je me suis comprise, analysée. Et aujourd'hui, je crois être en mesure de ne plus jamais souffrir de ce genre de maux.
Appelle-moi si tu as besoin. Gros bisous

Bavardages et Medisances a dit…

@ Isa: l'adversité, comme tu dis... Je t'envoie tout mon courage.

@ Julie: pourtant je veux, mais je ne trouve pas la force de pouvoir. J'attends qu'elle vienne...

@ Magali: oui, c'est douloureux, mais j'ai peur qu'en occultant ça, je mette encore plus de temps à m'en relever.

@ Anna: tu as TELLEMENT raison.
Là, je suis fatiguée de ça et je prends cher, mais je dois apprendre et jeter ce t-shirt tout pourri et tout moche. Peut-être faut-il qu'on m'indique et que je comprenne comment mieux m'aimer, effectivement, pour ne pas revivre ça encore et encore et encore.
Merci mille fois mon piou piou.

Mimi d'avril a dit…

Ne laisse pas quelqu'un être ta priorité quand pour ce quelqu'un tu n'es qu'une option! Personne ne mérite de souffrir ainsi, ne te dénigre pas mais et comme le suggère Anna, une aide extérieure est souvent la bienvenue. Nous on voudrait bien t'aider mais parfois ce n'est pas de notre ressort...