Illustration bannière: Arthur de Pins.

lundi 6 février 2012

Ce que vous êtes, et ce que les gens voient de vous.

Il existe un fossé phénoménale entre ce que les gens que l'on connaît voient de vous, et ce que vous êtes au fond des tripes.
Ce qui est bien arrangeant la plupart du temps, nous sommes bien d'accord... Il est plus facile d'être dans le paraître que de se dévoiler sans fard. Question de pudeur, ou de mal-être. Et de facilité, aussi.
Il est bien plus facile d'avoir l'air d'un bon petit soldat. Sauf que....

Les gens que l'ont connaît ne font pas attention aux regards. Je crois pouvoir dire qu'on reconnaît quelqu'un qui a été blessé à travers ses yeux, si on s'en donne la peine. Il faut savoir regarder en face des yeux tristes, écouter un regard perdu. 

Les gens qu'on connaît disent que ça passera, que vous êtes forte, que vous avez vu pire. Ce sont des choses que personne n'a envie d'entendre. On le sait, mais on le dit tous, c'est une réaction normale de compassion, si tant est que cela en soit. Il faudrait parfois savoir se taire, et juste serrer dans ses bras quelqu'un qui pleure du regard, sans larmes aucunes. Juste lui dire que ça ne passera pas maintenant, peut-être pas plus tard, et le serrer dans ses bras, fort. Se taire et donner, au lieu de se cacher derrière des mots creux. 

Les gens qu'on connaît minimisent votre peine. Je ne sais pas pourquoi... Pour ne pas se sentir obligé d'en porter une partie, sûrement. Pour se sentir moins impliqué, peut être. Ce n'est pas contagieux. On peut (sur)vivre avec la peine au coeur. La vie a juste moins de saveurs, mais ça n'enlèvera rien à la vôtre.

Les gens qu'on connaît voient de nous ce que nous leur donnons, alors on ne peut pas leur en vouloir de ne pas savoir ce que nous sommes et ce dont nous avons VRAIMENT besoin. On peut peut-être en vouloir à ceux qui ne vont pas essayer, pas prendre le temps de comprendre. Même pas sûre. 

J'espère que je prendrais le temps de faire plus attention aux regards des gens, surtout ceux qui viennent de traverser l'inaffrontable et disent qu'ils vont bien. C'est important, et maintenant que je sais ce que ça peut apporter, quelqu'un qui traverse les barrières du paraître pour réconforter la personne que vous êtes, au fond...

5 commentaires:

Lucie a dit…

Je suis d'accord avec toi que parfois un bon câlin fait bien plus de bien que des paroles creuses et déjà entendues. Mais il faut aussi entendre derrière leurs mots : certains se disent que s'il vont dans la pitié, l'épanchement, ça ne fera qu'augmenter notre détresse.
Un peu quand on empêche quelqu'un de se plaindre pour ne pas qu'il s'enfonce encore plus.
je ne sais pas si j'arrive à me faire comprendre là... mais en bref, si les messages ne te plaisent pas, prends les intentions.

Claire-D a dit…

Je suis d'accord avec ce que dit Lily. Je pense aussi certains ont peut-être peur d'accentuer notre détresse.

Et tu as raison, le courage c'est tout ce qu'il reste... je suis désolée que tu comprennes bien ce que je dis car ça veut dire que tu le vis ou que tu l'as vécu. Je ne souhaite cela à personne :/

Bonne soirée :)

ennA a dit…

Je me suis tue par rapport à tes derniers billets car je craignais que mes commentaires sonnent creux. Derrière un écran et IRL, je ne sais jamais trop quoi dire et comment le dire. Juste être là.

Bavardages et Medisances a dit…

@ Lily: oui, je sais bien que tu n'as pas tort. Mais parfois, quand tous les discours se ressemblent, ils s'amenuisent... effectivement, prendre les intentions à la place des messages, ça peut être une solution. Merci Lily.

@ Claire-D: effectivement, je ne le souhaite à personne non plus.... :-(

@ ennA: dis toi que les messages par écran interposé sont bien bien souvent plus profonds et censés que les mots des personnes qu'on a face à nous... plus vrais... :-)

@ Anna: <3

missbavarde a dit…

moi je parais plus jeune que mon âge et à cause de ça les gens me parlent comme à une gamine et ne me considèrent pas pour ce que je suis c'est très chiant surtout au taf